Savez-vous combien sont aidants familiaux parmi vos collaborateurs ? Selon les estimations officielles, 1 salarié sur 5 est aujourd’hui l’aidant d’un proche fragilisé par la maladie, le handicap, ou la perte d’autonomie liée à l’avancée en âge ou à un accident de la vie. Ce chiffre s’élèvera à 1 salarié sur 4 d’ici 2030 (Source : « Aider et travailler” Interfacia).

Malgré l’ampleur du sujet, encore beaucoup de salariés aidants ont du mal à faire le premier pas pour en parler avec leur employeur. Seul 1 aidant sur 4 a informé son employeur de sa situation (Source : OCIRP Viavoice 2022). L’explication tient à la persistance d’idées reçues sur les aidants, dont celle que les aidants sont des salariés désengagés.

Pourtant, ne pas connaitre ses salariés aidants expose l’entreprise au risque de traiter en urgence les effets de l’aidance sur l’organisation : absences non anticipées, arrêts maladie, remplacements, recrutement, transfert de savoir-faire, formation, gestion de la cohésion de l’équipe qui est en surcharge de travail car elle pallie à l’absence du collègue aidant…

Comment passer d’une gestion de l’aidance en urgence à une logique de prévention ?

Voici quelques clés pour repérer les salariés aidants et anticiper les besoins.
Nous recommandons aux managers et aux responsables en ressources humaines d’observer les 5 signes suivants.

Salariés aidants : 5 signaux pour les repérer

1. Des retards et des absences répétés

Une difficulté à laquelle les aidantes et les aidants sont trop souvent confrontés, tient à la pénurie et au coût du personnel professionnel de l’accompagnement des personnes malades, âgées ou en situation de handicap. La charge se reporte donc mécaniquement sur leurs aidants. Ainsi beaucoup de proches aidants doivent aider leur proche le matin au réveil, le soir au coucher ou bien encore sur l’heure des repas.

2. Une réduction de l’engagement et de la productivité au travail

Le manager observe une forme de ralentissement dans la réalisation des tâches professionnelles ou bien une hyperactivité inefficace. Des tâches en principe simples semblent devenir plus complexes ou plus longues à réaliser. Des erreurs ou des oublis inhabituels sont observés.

3. Des symptômes physiques

Fatigue chronique, prise ou perte de poids, rhume constant, douleurs au dos, perte de cheveux… Contrairement aux autres collaborateurs, les salariés aidants ne profitent pas vraiment de leurs weekends ni des vacances pour se reposer ou de détendre.

4. Des demandes de congés non anticipées et répétées

La participation au parcours de soin de l’aidé représente une part importante de l’engagement de l’aidant. Elle implique souvent la prise de congés pour assurer la coordination et l’accompagnement aux rendez-vous médicaux. Par ailleurs, les aidants doivent eux-mêmes jongler avec des changements de dernière minute, lorsque les rendez-vous sont déplacés à l’initiative des praticiens.

5. Un manque de disponibilité

Le collaborateur est moins disponible pour les activités professionnelles ou les nouvelles missions. Il participe également de moins en moins voire jamais aux temps de convivialité pour l’équipe. Son éloignement peut être incompris par les collègues. Interprété comme un “mauvais état d’esprit”, il risque de détériorer les rapports sociaux.

Que faire lorsqu’on a observé un ou plusieurs de ces 5 signaux ?

La question à se poser est ensuite la suivante :
Y a-t-il eu un changement récent dans le comportement de la personne ?

Si oui, c’est le moment de porter plus d’attention à votre collaborateur et d’engager avec lui la conversation. Il pourrait ainsi se sentir soutenu pour mieux concilier son rôle d’aidant et son travail.

Les managers ou les responsables RH comprendront que la pudeur, la peur ou même la méconnaissance de leur rôle d’aidant expliquent que certains salariés sont réticents à parler de leur situation. Faire preuve de bienveillance et de compréhension seront clés pour :
🗝️ instaurer une relation de confiance
🗝️ trouver ensemble les solutions qui conviennent à chaque partie
🗝️ concilier aidance et performance.

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