Vincent, mari et aidant
Date de publication : 24 octobre 2019

Être aidant est un rôle que beaucoup vont vivre plusieurs fois dans leur vie. Chaque expérience est unique et présente des défis.

Vincent a été confronté au rôle de mari et aidant deux fois. Dix ans après le décès de son épouse atteinte d’un cancer, sa nouvelle épouse a elle-aussi été touchée par un grave cancer. Deux parcours de combattantes qu’il a accompagnées admirablement comme le révèle son témoignage.

Nous avons rencontré un haut-savoyard de cœur et d’adoption depuis 30 ans. C’est un homme sportif et conscient de la beauté des paysages qui l’entourent. Il a quelque chose dans le regard et le sourire qui transpire la générosité et l’optimisme, et un rire très communicatif.

Savoir aider : un héritage familial

J’ai vécu avec des femmes remarquables qui, chacune à leur manière, ont affronté leur maladie avec courage et intelligence. Je suis fier d’avoir pu les soutenir dans leur épreuve.

J’avais déjà été confronté, comme aidant indirect avec mes frères et mes enfants, à la longue maladie de Parkinson de mon père. Ma mère l’a accompagné pendant 15 ans. J’ai observé un parfait exemple de bienveillance, d’assistance à autrui et de générosité de cœur. J’ai compris, avec mes parents, le besoin d’agir, de résoudre les problèmes et la satisfaction d’accomplir quelque chose d’utile pour diminuer les souffrances.

Ce modèle m’a véritablement aidé à me sentir responsable et volontaire pour prendre une partie du fardeau qui allait à mon tour me toucher comme époux et aidant principal.

Aider en transmettant de l’apaisement

Lors de l’annonce du diagnostic relatif à ma première épouse, je me suis demandé quels propos et quelles postures je devrais adopter lors de l’évolution de la maladie, face à sa gravité et ses complications.

C’est une question qui s’est répétée tout au long de mes deux parcours d’aidant. Dire ou me taire ? Répondre ou esquiver ? Je me suis déterminé à chaque fois en fonction de la manière de rassurer. J’ai eu l’intuition que la solution était celle qui apportait de la tendresse et de l’affection.

J’ai assisté à tous les rendez-vous où les médecins évoquaient l’inefficacité du traitement, l’aggravation de la maladie, la nécessité d’une intervention puis le pronostic vital.

De retour chez nous, mon épouse cherchait dans mon regard les signes indiquant ce qu’elle devait comprendre. Je reprenais les mots du médecin tout en les interprétant avec calme et douceur. Je me suis efforcé, en toutes circonstances, à ne pas exprimer d’inquiétude.

Pourtant, dès le départ j’avais conscience de la gravité de la maladie. J’ai donc dû adopter une posture schizophrénique mais je dois dire qu’elle a eu des mérites concrets. Je n’ai pas ajouté de souffrance au fardeau que supportait déjà mon épouse et c’est le meilleur soutien que je pouvais lui apporter.

J’en ai ressenti les effets dans sa capacité à profiter de l’instant présent avec moi.

J’ai beaucoup appris et bien vécu grâce à ce cercle vertueux : en prenant sur moi et en transmettant mon apaisement, j’étais récompensé par le regard apaisé qu’il engendrait. Nous nous rassurions mutuellement et nous rassurions aussi notre entourage !

J’ai expérimenté les mêmes bénéfices dans l’accompagnement de ma seconde épouse.

Etre aidant est une expérience gratifiante

Je me suis enrichi aux côtés de mes proches malades dans la compréhension de l’humain devant l’adversité de la vie.

Devenir aidant m’a rendu meilleur.

Parce que choisir l’humanité et la générosité de cœur a la vertu d’être positif et gratifiant.

Je suis convaincu que chacun a en lui les atouts pour être aidant. C’est dans l’engagement que va se révéler l’aidant et qu’il trouvera la motivation et la manière dont il sera capable d’accompagner le souffrant.

Je suppose que j’ai la chance d’avoir une bonne capacité de résilience qui m’a permis de vivre ces parcours le mieux possible. Si cela n’avait pas été le cas, je n’aurais pas hésité à me faire aider par des amis ou d’anciens aidants pour évacuer le stress. Aujourd’hui, je me sens d’ailleurs prêt à soutenir et motiver des aidants qui en auraient besoin.

De cet entretien, nous retenons l’approche positive de Vincent, tournée vers l’apaisement à transmettre au proche aidé. Sa capacité à se satisfaire de la joie qu’il procure et des sourires qu’il reçoit. Est-ce un parcours d’aidant « exemplaire »? Nul ne peut le dire mais c’est la voie que Vincent devant la montagne à grimper, comme un sportif endurant !

Si ce témoignage vous donne des idées, n’hésitez pas à nous en faire part.


Chez MyTeamily, nous sommes une équipe d’aidants et d’anciens aidants.
Nous croyons que l’aidant ne veut pas avoir à choisir entre sa carrière et son proche et nous proposons aux employeurs un panel de dispositifs d’accompagnement des salariés aidants.

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